₰ De Boisblanc. Une ancienne famille française, à laquelle l'Histoire avec un grand H aura retiré sa particule de noble. Laissant la famille sans titre et uniquement armée de sa fortune, Abel naquit dans un chaos de complots et de conspirations, pour redorer le blason familial - un cerf blanc sur un blason vert feuille, avec un chêne en arrière-plan. Il n'a jamais aimé cette famille - trop française à son goût, trop pittoresque et pourtant si noble, si hautaine. De là lui vint le goût pour la culture, les livres, et son dédain de ceux qui ne savent rien, les ignorants volontaires et les brutes crasses. Il grandit dans cet univers, et décida de le quitter, en laissant derrière lui un avenir brillant d'avocat. Ce qu'il rêvait, c'était l'aventure et une soif de justice le tiraillait jusque dans son ventre.

Ce fût au Québec que ses pieds se posèrent finalement, non par besoin, mais parce qu'il y rencontra Sélène. Magnifique jeune femme, infirmière de son état, dont il tomba éperdument fou amoureux dès le premier regard. Il mit longtemps à lui faire la cour, et ce fut finalement elle qui initia leurs premiers baisers, acceptant avec douceur la timidité et le côté vieillot de celui qui allait devenir son mari. Elle l'aida à trouver sa voie, et il s'épanouit en tant que policier. Hélas, la vie ne cessa de mettre des embûches sur leur passage : Abel se révéla stérile, et cela effondra l'homme, alors que Sélène tentait de le rassurer, de dire qu'ils pouvaient adopter. Il passa une rude période, plus violente et sombre qu'il n'aime à se la rappeler, mais il en sortit indemne. Pour mieux tomber de haut.

Sélène était malade - gravement, de ce genre de maladies dont on ne peut qu'attendre la fin tragique. Elle était si courageuse, qu'elle émut son mari. Il passa des journées entières à lui lire ses livres favoris, à la regarder dormir ou à lui ramener de bons petits plats passés à la barbe des infirmières qui s'occupaient d'elle. Mais Sélène mourut, et l'hiver fut sur la vie d'Abel une tempête glaciale. Il apprit que le plus dur, ce n'est pas la perte, mais ce qu'il y a après - vivre sans la personne. A cette époque, il était devenu inspecter en chef de la police de Vancouver. Il travaillait d'arrache-pied pour traquer les malfrats.

Puis, un soir de grande pluie, il rencontra la kaiminus. Oh, il avait apprit que diverses petites créatures semblaient avoir fait leur apparition, ici et là, mais il ne s'intéressait à ce sujet que grâce à la Team Rocket. Blessée, la petite chose écailleuse émit un gémissement quand il s'approcha, et elle montra les crocs une seconde, avant de s'effondrer. Il ne pouvait la laisser là - trempant ses vêtements, il la ramena à l'intérieur. Il se jura qu'elle partirait vite, que ce n'était que pour une nuit, ou deux, peut-être trois, pas plus de quatre, en tout cas. Le temps qu'elle mange un peu - sa peau écailleuse laissait voir sa charpente maigre. Avait-elle été attaquée ? Battue ?

Ce soir là, il s'endormit sur le tapis du salon, voûté autour de la Kaiminus comme un abri de chair contre l'extérieur. A partir de ce jour là, la kaiminus renommée Hermione ne le quitta plus - il pu hurler, crier, être méchant, elle n'était jamais loin de lui, petite chose pleine d'énergie, qui mettait malgré lui du baume au coeur de l'homme blessé. Il n'était nullement guéri de ses cicatrices tiraillant son âme, mais il fallait avouer que Hermione était d'une grande aide - et si parfois elle se révélait une vraie plaie, il l'aimait vraiment. Elle allait l'aider à traquer ceux qu'elle avait fui - car il était persuadé que la Team Rocket était à la base de la fuite de la Kaiminus. Pour Hermione, il allait les traquer jusqu'au dernier et les mettre derrière les barreaux. Sélène aurait été fière de lui - il le savait, il le sentait. ₰

₰ Abel est un être d'un grand calme - ce qui ressort chez lui c'est cette sérénité incroyable, en toute circonstance. D'un sang-froid irréprochable, il est un leader né, fait non pour commander par la force, mais en imposant simplement ses idées et ses valeurs, et en donnant aux autres l'envie d'y croire, de croire en lui. Il n'a jamais été un être impulsif, mais néanmoins l'âge ne l'a guère gâté : devenu quelque peu grognon et taquin, il n'est pas le dernier à lancer quelques piques bien senties. Il râle tout le temps, grommelle dans son coin - un véritable petit vieux avant l'âge.

Quelque peu hautain, fier et obstiné, c'est un homme qui place la culture et l'intelligence avant la force physique, mais ce qui est sa drogue, c'est la justice. Ayant failli devenir avocat, il se bat pour elle, cette justice immaculée qui le fait frémir. Chevalier blanc quoique ridé, il est doté d'un grand coeur, ne sachant guère ignorer la douleur d'autrui. Il peut se révéler jaloux et possessif, n'appréciant pas qu'on touche ce (ou ceux) qu'il pense être à lui.  ₰

Depuis combien de temps ? Presque deux mois, à présent. Le temps passe vite, depuis qu'il a recueilli le petit abandonné.
A-t-il déjà combattu et a t-il un intérêt pour le combat ? Hermione a un intérêt certain pour le combat : pleine d'énergie, elle saute partout, et adorerait participer, mais Abel la retient, de peur qu'elle ne se blesse. Elle n'a donc jamais fait de combat, mais ce n'est pas gravé dans la pierre.
Quel est le talent de votre Starter ? Armubaston.
Quel est l'attaque de votre Starter ? Pistolet à O.

₰ Hermione - le prénom de sa défunte mère, offert à la petite créature écailleuse qu'il trouva dans son jardin en rentrant d'une patrouille. Trempée, frigorifiée, elle était roulée en boule, percluse de blessures. Que pouvait-il faire d'autre que la prendre chez lui et la soigner ? Il ne désirait pas s'attacher - il avait bien trop souffert à la mort de sa femme. Mais, tout en reprenant du poil de la bête, Hermione offrit sa vitalité et sa bonne humeur au quarantenaire. Loin d'être un fardeau, même si sa joie peut être difficile à supporter parfois, elle s'est révélée inspirante et de bonne compagnie. Ils en sont encore à s'apprivoiser l'un l'autre, mais Abel a totalement fondu devant la Kaiminus. ₰